XIV - Résignation __

Le diable est amoureux, pris dans une spirale folle et infernale, à la poursuite d'un objet d'amour. Mais, moi, je n'y peux rien. Là, s'arrêtera ma contribution au mythe de l'amour et de la résurrection. Et, j'en ignore les conséquences. Je sais que j'ai fait une erreur quelque part, mais où ? Désormais, je ne rêve plus de paradis, mais d'un au-delà de paix, en espérant que l'amour n'y soit pas une éternelle souffrance. Je rêve que mon âme fusionne et se dissolve dans l'infini, et ne renaisse jamais. Dans la tentation, je comprends mieux la notion de libre arbitre, et pourquoi le destin de cet homme ne me concerne pas et ne me regarde pas dans notre réalité. Si j'ai perçu l'âme du diable qui transitait par cet hôte, maître de l'illusion et de la manipulation mentale, j'ai vu, aussi, au centre de cet être humain, un cristal de lumière, vers lequel il lui appartient, seul, de décider de se diriger. Est-ce un des signes avant-coureur de la fin des temps de notre humanité, lorsque s'achèvera le mythe de l'amour et de la résurrection ? L'âme de ce démon se promène parmi nous, sous des aspects polymorphes et androgynes. Il parcourt le temps à sa guise, maître du néant, fou d'orgueil, de solitude, de douleur, de désespoir et d'amour. Il est chaos et ténèbres, bien qu'il soit lumière. Il est le malheur, mais il n'est pas le mal, car, le mal est le domaine de l'humain. Et, les seules âmes qu'il dévore, sont celles que Dieu a condamnées. J'espère que cela demeurera, à jamais, un mystère pour moi, de me demander pourquoi, enfant divin, il a été abandonné par Dieu, livré à lui-même dans le néant. Cela me rappelle que les anciens me disaient de ne jamais abandonner Dieu, si je ne voulais pas qu'il m'abandonne. Existe-t-il pour l'âme, une forme d'amour maudit et maléfique ? Je comprends mal que l'amour ne soit pas toujours du côté du bien, et d'imaginer qu'il soit souffrance de l'enfer.





Il serait bon que j'affronte mon ambivalence et ma folie, que je contrôle mes obsessions. J'essaie de me rappeler que le principal amour de ma vie, s'appelle - Liberté -, que aucun être n'en possède un autre, et que, si certains êtres peuvent être reliés, c'est avant tout, librement, dans la foi et l'amour. Je dois faire la paix avec moi-même, pour suivre mon chemin vers la lumière. Non, dans ce récit, il n'était pas possible de parler de Dieu, sans parler de démons, ni d'oublier l'étincelle de Dieu qui anime, par la vie, l'âme de chacune de ses créatures.

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